lundi 14 février 2005

Dobutsu takarajima (les joyeux pirates de l'île au trésor)


"Faisons tous des rêves
Plus hauts que le ciel."

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Réalisé avec quasiment la même équipe d'animateurs que Nagagutsu o haita neko, Dobutsu takarajima s'en éloigne néanmoins à la fois par sa tonalité et son apparence. Très librement inspiré de "L'Ile au trésor" de Robert Louis Stevenson, le film est, en effet, un pur divertissement, à la manière d'une comédie de Georges Lautner du début des années 1960, mêlant des graphismes d'inspirations occidentale et orientale. Dobutsu takarajima marque également le début et, paradoxalement, la fin de la carrière en tant que réalisateur de Hiroshi Ikeda, après dix ans passés au sein de la Toei Animation. Il est, enfin, une des œuvres qui clôt la période fondatrice de l'animation japonaise, juste avant l'émergence des productions télévisuelles.
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La nuit, dans un port, à la grande époque de la marine à voile. Jim, un jeune garçon réceptionniste de l'hôtel Bembo, dessine le plan du navire auquel il rêve. Un mystérieux et inquiétant aventurier-chat réclame avec précipitation une chambre et demande à Jim, contre rémunération, de surveiller les abords de l'établissement. Un groupe de personnages dissimulés sous leur cape ne tarde pas à se présenter. L'étrange client, visiblement recherché par ces silhouettes porcines, confie à Jim un coffre et disparaît. Ce coffre contient la carte du trésor du capitaine Flint, et Jim, accompagné de son ami la souris Gram, se met rapidement en route pour le découvrir. Mais les deux apprentis chasseurs de trésor, "renforcés" malgré aux par la présence de Babu (Areu en v.f.), le jeune frère de Jim, croisent le bateau du capitaine Silver, un redoutable pirate. Ils sont capturés, dépouillés de leur carte puis bientôt vendus à un marchands d'esclaves. Dans la prison où ils sont détenus, Jim et Gram rencontrent Cathy, la propre petite-fille du capitaine Flint.
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Etonnant bestiaire, en dehors de deux des personnages principaux, que ce Dobutsu takarajima. Le film, qui doit beaucoup à la précédente œuvre de Hiroshi Ikeda, Sora tobu yûreisen, est assez proche de la bande dessinée et du manga sans, pour autant, en posséder les aspects caricaturaux. Ce qui surprend, d'emblée, après la grande homogénéité et le classicisme de Nagagutsu o haita neko, c'est la variété des graphismes, qui trouvent leur inspiration dans Hakuja den, dans Taiyo no oji : Horusu no daiboken ou empruntent à Hyokkori hyôtan jima cette atmosphère débridée et loufoque. C'est aussi, sporadiquement, la présence d'une certaine violence physique qui pourrait l'empêcher d'être montré au public le plus jeune. Soulignons, là encore, le talent manifeste de Hayao Miyazaki dans une très étonnante scène de chute, du sommet du gréement au fond de la dernière cale, où l'animateur fait preuve d'une rigueur structurelle et d'un sens de la mise en scène déjà extrêmement matures.

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